Réalisateur : Ericson Core
Acteurs : Edgar Ramírez, Luke Bracey, Ray Winstone
Genre : Action
Date de sortie française : 3 février 2016
Nationalité : Américain
Durée : 1h58
Hollywood aime les remakes et les reboots. Relancer une franchise ? Pourquoi pas, mais à certaines conditions. Le remake du jour se nomme : Point Break, film culte de toute une génération.
Synopsis : Une série de braquages spectaculaires aux quatre coins du monde met en péril l’équilibre des marchés financiers. Les criminels opèrent aussi bien en motos dans des gratte-ciels new yorkais qu’en « wingsuits » pour s’échapper d’avions au-dessus de la jungle. Johnny Utah, une ancienne légende du moto-cross devenue agent du FBI, va devoir infiltrer le groupe de sportifs de l’extrême que l’on soupçonne d’être à l’origine de ces sidérants braquages. Pour gagner leur confiance, Utah affronte des défis insensés, du surf au snowboard en passant par la chute libre ou l’escalade à mains nues. Alors qu’il pense avoir identifié le cerveau des braquages, il se retrouve entrainé contre son gré dans les activités criminelles du groupe dopé à l’adrénaline.
Film culte
Sorti en 1991, Point Break, sous titré Extrême Limite, est devenu avec le temps le film culte de toute une génération. Entré dans la culture populaire, le long métrage de Kathryn Bigelow (première réalisatrice oscarisée) est sans doute l’un des films d’actions les plus populaires du siècle dernier.
Point Break c’est l’histoire d’une jeune recrue du FBI infiltrant une bande de braqueurs/surfeurs de haut vol. De ce postulat assez simpliste, Bigelow livra une œuvre riche. Tout le monde garde en mémoire l’affrontement Bodhi/Patrick Swayze vs Johnny Utah/Keanu Reeves. Un quart de siècle après, Point Break reste le film qui révéla Keanu Reeves, confirma Kathryn Bigelow et fît de Patrick Swayze une star.
Esthétiquement beau mais sans saveur
En 2011, la société de production Alcon Entertainment annonça la mise en chantier d’un nouveau Point Break.
Dans un premier temps, les fans dénoncèrent l’idée. Un remake ? mais pourquoi faire ?
Point Break premier du nom a pris un petit coup de vieux, le film est très ancré dans son époque, les années 90. La technologie actuelle permet d’aller toujours plus loin, effets spéciaux et matériels (caméras HD…) peuvent servir l’histoire. Alors remake réussi ? oui et non…
Oui, car le film est esthétiquement beau. Les différents sports extrêmes (amenés d’une façon utopique et originale) sont parfaitement retranscrits. Bien réalisé par Ericson Core, directeur photo de Fast and Furious (ersatz du Point Break de 91), Point Break version 2016 est une énorme publicité pour les caméras GoPro. De mémoire de cinéphile, on a jamais vu des cascades de ce calibre, mention spéciale à la scène de wingsuit. Doté d’un budget de 100 millions de dollars, tourné en décors naturels sur quatre continents et onze pays, le remake s’est offert les services des meilleurs surfeurs, cascadeurs, et snowboarders mondiaux.
Après ces bons points, voici les mauvais. L’histoire, elle reprend bien entendu les grandes lignes du premier film, tout en essayant d’ajouter quelques nouveautés. Mise à part ce petit changement, le scénario contient trop de raccourcis pour être crédible.
Les acteurs, pièce maîtresse du film, n’arriveront jamais à égaliser leurs aînés. Édgar Ramírez fait ce qu’il peut, y arrive de temps en temps, mais l’aura de Swayze est trop importante. L’inconnu Luke Bracey lui fait face dans le rôle de Utah, c’est l’erreur du film. Sans charisme, n’arrivant jamais à émouvoir le spectateur, l’acteur vu dans The November Man passe complètement à coté du rôle. Les seconds rôles ne servent à rien, ne dépassant jamais le stade de la figuration.
Point Break nouvelle version n’est pas le navet redouté, ni le bon film espéré. Le long métrage d’Ericson Core se suit avec plaisir grâce à une belle réalisation et de superbes cascades, pour le reste on se repassera le chef d’œuvre de Bigelow.