Editeur : Physalis
Scénario : Gaet’s (adaptation du roman de Jean Luc Luciani)
Dessin : Jonathan Munoz
Style : Horreur
Date de parution : 1er Aout 2012
« Un léger bruit dans le moteur » fait partie de ces œuvres qui ne sont clairement pas destinées au jeune public… ni au public adulte trop sensible d’ailleurs ! Au menu de cette bande-dessinée tirée du roman éponyme de Jean-Luc Luciani, un univers rural glauque et sombre sur fond d’inceste, de racisme et d’assassinats. Ça dérange, ça fait même froid dans le dos, certains passeront par plusieurs états au fur et à mesure qu’ils parcourront les 112 pages de cette histoire particulièrement sordide.
Il fait nuit, il pleut des cordes, un automobiliste qui redoute une panne de moteur s’arrête au beau milieu d’une petite bourgade paumée. Il appelle à l’aide à de multiples reprises et fini par apercevoir un enfant couvert de sang qui s’approche de lui… « Un léger bruit dans le moteur » donne le ton dès la première planche ! S’en suit un flashback qui retranscrit la montée en puissance et la folie meurtrière de ce môme qui a « tué sa mère à sa naissance ».
« Je suis un enfant qui tue les gens… »
L’histoire se déroule dans un petit village à l’écart de la ville, un bled paumé et pauvre où les habitants subsistent en grande partie grâce aux pensions de l’état. On suit les pérégrinations machiavéliques d’un enfant qui a décidé de tuer tous les villageois, y compris sa propre famille… son demi-frère sera d’ailleurs le premier à en faire les frais. Au programme : manipulation et crimes atroces réalisés sans états d’âme et sans la moindre once de culpabilité, autant le dire, l’atmosphère véhiculée dans cette BD est particulièrement sombre et noire. Mais les victimes sont également loin d’être toutes irréprochables ! Père incestueux ou criminel raciste, le lecteur en arrivera même parfois à se dire que, finalement, le sort réservé à certains personnages est largement mérité.
L’adaptation scénaristique de Gaet’s est très originale (n’ayant pas lu le roman, je ne pourrais malheureusement pas dire si la retranscription est fidèle). On suit les pensées -parfois enfantines et parfois incroyablement matures- du jeune meurtrier : je dois dire que le contraste entre le ton et les crimes perpétrés est saisissant ! En ce qui concerne la patte graphique, Jonathan Munoz propose un univers très bien léché : les effets de lumière offrent un très beau rendu avec une alternance ocre pour les scènes de jour et bleu-nuit pour les scènes nocturnes. Quant aux personnages, le résultat est probant : les visages des différents protagonistes arborent des expressions réalistes au possible !
Si « Un léger bruit dans le moteur » n’est pas à mettre en toutes les mains, le public mature « adulte » avide de lectures horrifiques devrait y trouver largement son compte. Le récit provoquera pour sûr stupeur et effroi aux lecteurs qui arriveront au bout des 17 chapitres de cette bande-dessinée originale…
Pour en savoir plus sur l’univers de Gaet’s et Jonathan Munoz, faites un tour sur leurs blogs !
- Gaet’s http://gaets.jimdo.com/
- Jonathan Munoz http://www.jonathanmunoz.fr
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merci pour la découverte, j’y jetterai un oeil, ça à l’air cool !