Test Michael Jackson : The Experience HD (PS Vita)

• Graphisme
• Jouabilité
• Bande-son
• Durée de vie

Développeur/Éditeur : Ubisoft/Ubisoft Shanghai
Support(s) : PS Vita
Type de jeu : hommage rythmique qui fait ce qu’il peut
Date de sortie en France : 22 février 2012
Poids :  1372 Mo
Prix : 19,99€
Classification : PEGI 12

Après des versions DS et PSP moches, une édition Wii plus belle mais essoufflante et des moutures PS3 et Xbox 360 qui demandaient un investissement financier supplémentaire pour être correctement appréciées, est arrivée sans se presser la version PlayStation Vita de Michael Jackson : The Experience. Méfiants nous étions à sa vue, mais à 4,99€ sur le PSN pendant deux semaines, l’essai pouvait être tenté sans grands risques.

WHAT MORE CAN VITA CAN GIVE ?

Il suffit de faire un tour sur chacune des versions de Michael Jackson : The Experience disponibles en 2010 et 2011 pour comprendre qu’Ubisoft n’avait pas pour intention, avec ce titre, de mettre le paquet pour rendre hommage comme il se devait au Roi de la Pop. En se contentant du strict nécessaire pour que les foules se ruent sur le jeu, et ce quelle que soit la plate-forme, l’éditeur français n’a pas manqué de décevoir les fans de l’artiste qui ont quand même réfréné quelques-unes de leurs protestations pour s’amuser sur ce qui demeure un bon divertissement. 2012 : une nouvelle itération du jeu voit le jour sur PlayStation Vita, c’est même l’un des titres de lancement de la console. Et comme chat échaudé craint l’eau froide, en ajoutant la frilosité des joueurs à se procurer la portable et la sortie tardive du jeu par rapport aux autres moutures, Michael Jackson : The Experience HD n’a pas superbement performé sur Vita.

Au niveau de sa réception, j’entends. Qu’apporte cette version Vita vis-à-vis des précédentes ? Soulagement, ce n’est pas un portage des Expériences parues sur DS et PSP, qui voyaient un Mii Michael Jackson se trémousser dans un jeu de rythme assez basique. On a cependant gardé le gameplay tactile, et support portable oblige, on ne vous demandera plus de danser devant votre écran. Logique, sauf pour les Oompa Lompas qui se sont procurés la console. L’absence de reconnaissance vocale est en revanche bien dommageable, après coup. Mais Ubisoft Shanghai a injecté dans sa copie des manques notables des versions salon, et comme on dit, ça fait toute la différence.

FINGERS ON THE DANCE FLOOR

15 chansons ont répondu à l’appel des pépettes (Bad, Beat It, Billie Jean, Black or White, Blood on the Dance Floor, Don’t Stop ‘Til You Get Enough, Ghosts, Hollywood Tonight, Leave me Alone, Remember the Time, Rock With You, Smooth Criminal, Speed Demon, The Way You Make Me Feel et Thriller), et si l’on peut comprendre que des titres au tempo lent ne trouvaient pas vraiment leur place sur Wii (cf. Heal the World), il est quelque peu étonnant de ne pas en voir sur Vita. Car après tout, pour un jeu dont les performances du joueur se mesurent à trouver le timing parfait lors d’un phrasé chanté ou instrumental, il était tout à fait concevable de faire jouer ses doigts sur un Butterflies ou un Liberian Girl par exemple. La playlist est quant à elle convaincante même si peu fournie et ce alors qu’une quantité non-négligeable de DLC était pressentie. La présence de Hollywood Tonight ne dérange véritablement que par l’affichage au sein du décor de la pochette de l’album « Michael » dont elle est extraite, album dont la légitimité de trois morceaux peut être très sérieusement mise en doute.

Sur Wii, Michael Jackson : The Experience se résumait à essayer d’établir le meilleur score sur chaque piste tout en visionnant des vidéos d’explications non-interactives. Et c’était très répétitif et austère en plus d’être épuisant physiquement parlant. Sur Vita, on compose heureusement avec des mécaniques gamer qui vont ainsi atténuer l’effet de lassitude qui va forcément se pointer après que vous ayez lancé Speed Demon pour la cinquième fois. À chaque chanson sont associés cinq défis à compléter, allant de « ne ratez aucun mouvement » à « portez une tenue alternative ». Il sera impossible de tout remporter du premier coup, et ce même si vous êtes un hyper-dieu avec vos doigts, ne serait-ce que parce qu’au début du jeu, vous n’aurez pas accès au timing « Parfait ». Dans vos premières parties, vous aurez donc donc beau tracer des lignes et des courbes en rythme irréprochable avec les symboles affichés à l’écran, vous n’obtiendrez pas mieux que le commentaire « Super ». Mais c’est pour votre bien, hein, faudrait quand même pas voir à ce que vous preniez la confiance tout de suite.

GOT TO PLAY THERE

Un soin à la progression du joueur a été visiblement apporté à cette version et c’est probablement l’un de ses points forts. Les niveaux de difficulté (Débutant, Avancé et Expert) se débloqueront aussi au fur et à mesure de même que des effets visuels, tenues, figurines, gants (qui vous rendront chacun à leur manière le jeu un peu plus facile) et des shows à la demande. Ces derniers vous permettront de regarder un Michael virtuel danser sur les chansons que vous aurez gagnées, sans avoir besoin de jouer. Parlons-en de Michael, parce qu’il aura fallu attendre de voir Michael Jackson : The Experience débarquer sur Vita, 3DS et plates-formes iOS pour qu’il soit enfin modélisé. Le résultat est inégal et tantôt on s’offusquera d’un visage grossièrement reproduit (Ah, Eddie Murphy…), tantôt on se dira qu’il aurait peut-être été difficile de faire mieux. Dans les séquences in-game, la représentation 3D de Michael n’est globalement pas trop mal faite, bien que ce dernier ait un faciès un peu trop féminin dans Remember the Time et qu’il n’ait pas sa coiffure afro dans Don’t Stop ‘Til You Get Enough. On relèvera toutefois que son rictus des premières secondes ainsi que son déhanché sont jubilatoires dans The Way You Make Me Feel.

La reproduction de ses mouvements est elle aussi correcte dans son ensemble et il faudra passer par les shows à la demande pour qu’on remarque certaines boucles peu esthétiques. Comme indiqué plus haut, les décors pourront se voir enrichis en danseurs ou effets visuels qui renforceront encore plus l’immersion en faisant « vivre » la scène, en particulier sur Don’t Stop ‘Til You Get Enough et Black or White. En revanche, dans les cinématiques en images de synthèse reprenant quasiment à l’identique certaines sections des clips, on a l’impression de regarder des CG de jeux 32/128 bits de seconde zone (À ce propos, ne manquez pas la tête de Mike quand il s’interpose entre les deux bandes rivales dans Beat It). Mais on accepte, on tolère parce que c’est Ubisoft Shanghai et non Quantic Dream ou Square Enix, parce que l’ambiance des clips est en grande partie respectée et aussi parce que de temps en temps, on remarque de croustillants petits détails comme ce mouvement de mâchoire à la fin de Bad qui rappellent vraiment « le vrai ». C’est relativement peu, mais ne nous le cachons pas, nous nous étions attendus à ce qu’on ne nous serve pas quelque chose d’ultime.

NOT 2 BAD

Pour ce qui est du gameplay à proprement parler, il est clairement agréable car suffisamment précis et accessible en même temps. On vous demandera donc de taper l’écran, d’effectuer dessus de brefs traits horizontaux, diagonaux et horizontaux ainsi que des virgules plus ou moins prononcées afin de faire comprendre au programme que vous suivez bien le rythme de la chanson. En mode Débutant, vous aurez principalement à vous caler sur la musique et la batterie, alors qu’à partir du mode Avancé, il faudra également être attentif aux paroles chantées par Michael. Et c’est là que les ennuis commenceront. Parce que nos doigts sont généralement plus imposants qu’un stylet. De ce fait, notre vision des prochains mouvements à effectuer sera souvent obstruée par l’une de nos mains occupée à reproduire le sens des symboles qui ne s’afficheront pas seulement d’un côté de l’écran en difficulté avancée, mais à droite puis à gauche, nécessitant parfois même les deux mains en simultané. Il sera par conséquent recommandé de poser sa PS Vita sur une surface plane avant de jouer les versions difficiles des morceaux. La lisibilité est aussi remise en cause par ces effets d’arrière-plan que vous débloquerez selon vos performances puis activerez en remplissant votre barre de combos. Dans ces conditions, l’envie de « tricher » en usant de divers gants n’est jamais très loin. Le jeu n’oublie cependant pas le pavé tactile arrière de la Vita et vous pourrez l’utiliser en lieu et place de l’écran pour gagner en souplesse. Il faudra juste se forcer à ne toucher que le centre du pavé pour que la console prenne en compte vos contacts à pratiquement tous les coups.

On notera aussi que certaines séquences de symboles passent moins bien lorsque répétées alors que le rythme du phrasé a lui été légèrement modifié. Peut-être bien une bonne idée à la base mais pas franchement une réussite une fois transposée dans le jeu, les moments Freestyle interviendront à des moments précis de la chanson jouée et vous y déciderez vous-mêmes des mouvements que Michael devra faire. Le problème est qu’il semble impossible d’avoir des enchaînements coulés et on finira par répéter ad nauseam « touchette + ligne » pour gagner le plus de points possible dans le temps imparti. En trouvant les bonnes manips’ durant ces phases, vous pourrez même débloquer des mouvements de danse cachés en déplaçant Michael avec le pavé tactile arrière (pas super évident). La durée de vie du soft est au rendez-vous si je vous dis qu’en ayant obtenu le rang A en expert sur pratiquement toutes les chansons (ce qui a été l’affaire de quelques heures), je n’ai débloqué que trois gants sur les huit à remporter. Et Michael Jackson : The Experience HD est tout à fait le type de jeu que l’on peut ressortir chaque jour le temps de deux ou trois chansons minimum.

Moins chiche qu’ailleurs, Michael Jackson : The Experience HD est justement une belle expérience à vivre sur Vita pour peu qu’on sache vibrer sur les titres les plus représentatifs de la star et qu’on déniche le titre pour moins de dix euros. Que les aficionados du King of Pop soient prévenus, le jeu est amusant et même grisant par moments par sa jouabilité bien calibrée à la difficulté progressive, mais il aurait certainement été possible de faire bien mieux, ne serait-ce qu’en gonflant le nombre de chansons à interpréter et en soignant davantage l’habillage et les graphismes du jeu. Michael ne méritait-il pas le meilleur ?

N.B. : Michael Jackson : The Experience HD n’est actuellement plus disponible sur le PSN.