- Graphismes
- Jouabilité
- Bande-son
- Durée de vie
Éditeur/développeur : Picroma/Wollay (et sa femme)
Support : PC
Type de jeu : RPG cubique
Date de sortie en France : 5 juillet 2013 (alpha)
Classification : tout public
Prix : 15 €
Dans le monde des jeux vidéo indépendants, il y a ceux que l’on attend de pied ferme depuis chaque info ou bande-annonce offerte par les développeurs. Cube World est de ceux-là. Présenté comme le nouveau Minecraft suite à quelques images publiées sur Youtube, des hordes de fans ont donc forcé la main de Wolfram Von Funck (appelé aussi Wollay) et de sa femme Sarah pour vite sortir leur bébé. Ces derniers n’ont cependant pas craqué face aux pressions des gamers, et c’est aujourd’hui que nous pouvons tester la version alpha de leur jeu.
Cubes, cubes everywhere !
Il faut cependant préciser tout de suite une chose : Cube World n’est pas un Minecraft-like. On retrouve certes l’émerveillement du succès mondial de Notch quand notre personnage apparaît sur une map gigantesque et colorée aux possibilités de génération illimitées, mais ça s’arrête là ! Aucune interaction possible avec les blocs, pas de construction (enfin, par gros blocs), etc. On pourrait se trouver frustré mais Cube World ne fait alors que poser ses bases en prenant tout son temps. Le temps pour le joueur d’admirer les prouesses techniques des deux seuls et uniques développeurs : les textures sont épurées, les ombres réussies et les animations fluides (mention spéciale aux petits détails comme les feuilles en cube tombant des arbres), nous rappelant à quel point Minecraft n’était pas une merveille en matière de codage. Cube World atteint certainement le paroxysme en matière de pixel art mais aussi en matière d’hommage à l’univers 8-bit (qui n’est pas utilisé comme une simple facilité de développement). Les bruits sont joliment rétro et le système de jeu aussi…
Le facteur « WOW ! »
A la vue de la barre de vie, d’expérience et de mana de notre personnage, on pourra donc se réjouir que Cube World privilégie l’exploration dans un univers aussi beau. Il n’empêche que notre petit être de pixels se retrouve perdu au milieu d’un environnement magnifique mais également hostile. Suite à la phase de création de ce dernier (qui n’offre pas énormément d’originalité), on devine sans peine que le jeu se basera sur les classiques du RPG occidental. Il est donc conseillé avant de s’attaquer aux monstres et aux donjons de visiter le village le plus proche. Divisé en plusieurs districts, ce dernier vous permettra ainsi de comprendre au fur et à mesure les mécaniques et subtilités du gameplay. Cube World devient à ce moment une bien belle madeleine de Proust vidéoludique, réexploitant avec intelligence les licences cultes, de Zelda à Diablo en passant évidemment par World of Warcraft (les développeurs ayant avoué qu’ils étaient fan du MMORPG). S’il perd de l’originalité qu’avait pu pour le coup procurer Minecraft (et bien d’autres jeux indépendants), il synthétise magnifiquement plus de vingt ans de jeu vidéo, tout en offrant ceci dit quelques nouvelles idées. Par son crafting assez complet, Cube World propose en plus des classiques métiers à tisser et autres fours un outil de customisation des armes assez jouissif. A partir des cubes que vous aurez préalablement fabriqué, il vous suffira de les poser sur votre instrument de combat afin de l’enjoliver mais aussi de booster ses capacités.
Dans la nature, personne ne vous entendra crier… ou pas !
Tout bon RPG se doit d’avoir un bestiaire de qualité, et on peut dire aisément que celui de Cube World est assez impressionnant. Bourré de bestioles en tous genres, qu’elles rampent, volent, nagent ou courent, il est d’autant plus intéressant qu’il est possible d’apprivoiser la grande majorité de ces créatures de pixels. Il suffira de dropper l’unique aliment qui fonctionnera sur chaque espèce ! Grâce à un arbre de compétences classique mais efficace, vous pourrez apprendre à en faire des montures (pour certains). Cependant, à travers ses vastes terres de cubes, il vous sera également possible de débloquer l’utilisation d’autres moyens de transport : le deltaplane (très utile et confirmant la beauté du titre) et le voilier. Il serait sans doute criminel de vous dévoiler plus de secrets de ce RPG plus riche qu’il n’y paraît, mais sachez que si vous vous sentez trop seul ou avez quelques difficultés à monter de niveau (les donjons contiennent parfois trop de monstres), un mode multijoueur jusqu’à quatre est disponible. En coopération, le jeu prend alors une autre dimension : plus facile mais aussi plus épique, il vous permettra d’oser les plus dangereuses quêtes en vous rappelant La communauté de l’Anneau. De préférence entre amis, ce multi vous promet de passer encore plus d’heures dans cet univers enchanteur et merveilleux. Notez d’ailleurs qu’il est possible de jouer avec n’importe quel personnage sur n’importe quelle map. On oublierait presque qu’il s’agit d’une alpha tant Cube World comporte peu de défauts (mis à part deux trois assignations de touches qui mériteraient à être modifiées et quelques détails qui seront vite corrigés). Le nouveau Minecraft n’est pas né mais nous avons au moins le droit à un RPG indépendant magnifique et de qualité.
Certains lui reprocheront son manque d’originalité, mais Cube World ne fait que rendre intelligemment hommage au jeu vidéo dans son ensemble. Ajoutez à cela des graphismes soignés et un univers aussi beau (si ce n’est plus) que son modèle Minecraft, et vous avez là un titre indépendant à soutenir absolument, ne serait-ce que pour la prouesse des deux seuls développeurs. Moi, j’y retourne !