Réalisateur : Hideo Nakata
Acteurs : Nanako Matsushima, Hiroyuki Sanada, Rikiya Otaka
Genre : Horreur
Année de production : 1997
Date de sortie en France : 11 avril 2001
Pays de production : Japon
Durée : 1h38
Classification : Interdit aux moins de 12 ans
Qui n’a jamais entendu parler du film « Le cercle » ? Vous savez, ce véritable phénomène cinématographique traitant d’une cassette maudite qui tue quiconque la regarde ! Cette légende est connue du grand public grâce au remake américain réalisé par Gore Verbinski (sorti en 2002), un film intégralement inspiré par le livre de Kiji Susuki. Le film qui nous intéresse ici est « Ringu », la première adaptation cinématographique réalisée par Hideo Nakata (sortie en 1998). Une trilogie et pas moins de quatre remakes plus tard, comment peut-on expliquer un tel succès ?
Synopsis : Une rumeur circule dans les cours d’école : une vidéo maudite provoquerait la mort pile une semaine après l’avoir regardée… Rumeur apparemment stupide mais non moins fondée puisqu’on lui impute déjà quatre morts. La tante d’une des victimes, journaliste de profession, décide de mener l’enquête, qui la mènera à une histoire de fantôme et de malédiction.
« Ringu » commence par une simple rumeur : une cassette vidéo provoquerait la mort de celles et ceux qui ont vu les terribles images. Dès le début, Hideo Nakata arrive à capter l’attention du public. Un ton réaliste est installé, avec des jeunes qui parlent avant tout d’une rumeur. Simple légende urbaine pour faire peur aux étudiants ou faits véridiques ? Une journaliste, Reiko Asakawa, s’intéresse peu à peu au sujet, largement motivée par la mort d’une personne proche qui semble être une victime de la cassette vidéo. C’est en suivant ses pas et ceux de son collègue que nous, spectateurs terrifiés, allons comprendre la triste vérité.
De bonnes idées saupoudrent le film, pimentant le scénario. Le tout est servi par une mise en scène simple mais efficace. Ceux qui ont eu l’audace (ou la malchance) de regarder la cassette découvrent ainsi qu’ils sont floutés sur chacune des photos où ils apparaissent. Les victimes ont, quant à elles, le visage déformé par la peur. Les images de la cassette sont très étranges et font partie des éléments qui ont permis au film de devenir culte. Les musiques de Kenji Kawai sont bien utilisées, s’adaptant à l’ambiance voulue (très changeante au cours du film).
Dans Ringu tout comme dans Dark Water (2002), nous retrouvons des thèmes que semble apprécier le réalisateur Hideo Nakata. Un élément, l’eau, et l’ambiance d’un japon contemporain et réaliste, modelé par une famille qui semble tout à fait banale. Le réalisateur utilisera une même technique dans les deux films : utiliser l’élément principal (un sac rouge pour Dark Water et une cassette pour Ringu) et l’associer à l’enfant, celui qui semble si fragile. Dans les deux cas, musique montante, la peur est au rendez vous ! Une référence est faite au film « Les Chiens de paille » de Sam Peckinpah.
Reprenant les histoires de fantômes des légendes japonaises (« Yurei Eiga ») et les adaptant à un contexte contemporain, Hideo Nakato nous offre un film d’horreur intelligent. La tension monte alors que le spectateur prend peu à peu connaissance des détails de l’histoire. Au final nous nous retrouvons avec un film épousant l’enquête horrifique. Mais ce qu’a bien compris Hideo Nakata, tout comme Shakespeare à l’époque, c’est que « L’inquiétude présente est moindre que l’horreur imaginaire ».