Réalisateur: Jean-François Richet
Acteurs: Gérard Butler, Mike Colter, Yoson An…
Genre: Action, Thriller
Date de sortie: 25 janvier 2023
Durée: 1h48
Nationalité: Américain
5 ans après son grand Empereur de Paris, Jean-François Richet est de retour avec Mayday (Plane en v.o). Le réalisateur Césarisé est retourné aux Etats-Unis pour un thriller/actionner/film catastrophe (le mariage des genres est parfait) d’une efficacité redoutable…
Synopsis: Le commandant Brodie Torrance est pilote d’un avion de ligne. Il a aujourd’hui à son bord des agents escortant le tueur Louis Gaspare. En plein vol, l’appareil est pris dans une violente tempête mais Brodie parvient malgré tout à faire atterrir l’appareil presque sans encombre sur l’île de Jolo. Cependant, il va vite se rendre compte qu’ils sont tombés en plein dans une zone de guerre…
UN GRAND HUIT CRÉDIBLE, PERCUTANT ET VISCÉRAL…
Jean-François Richet c’est 10 films, 10 œuvres aussi complémentaires que différentes, 10 longs métrages qui ont un lien : La crédibilité.
Devant la caméra d’un yes man, Mayday aurait pu n’être qu’un simple film d’action. Devant celle du réalisateur de Blood Father, ça devient un grand film d’action. On pense au cinéma des années 70, à Friedkin, Siegel…
Le métrage est divisé en plusieurs partie dont deux distinctes : Le film catastrophe et le survival. Côté catastrophe, rarement une scène de crash n’a été aussi accrocheuse, angoissante, crédible. La mise en scène millimétrée, l’interprétation des pilotes (bravo pour la véracité) et les effets visuels dosés y sont pour beaucoup. Côté survival, c’est jouissif, éreintant, toujours crédible (la première confrontation en plan séquence est un must), violent sans jamais être gratuit.
Gerard Butler, qui officie également en tant que producteur, est impérial en Brodie Torrance, pilote chevronné, catapulté dans une situation catastrophique. Le personnage est écrit avec soin, héros malgré lui, prêt à tout pour ses passagers, sa responsabilité. Il est accompagné par Mike Colter, charismatique et plein d’humanité dans le rôle de Louis Gaspare, anti-héros qu’on aime dès sa première apparition. Les deux comédiens sont complémentaires et livrent d’excellentes prestations, secondés par une pléiade de seconds rôles, tous bien interprétés.
Aucune scène n’est à jeter, l’humour est aux abonnés absents (un bon point) et le score de Marco Beltrami épouse parfaitement l’image.
Grand huit de 108 minutes, Mayday ne faiblit jamais, n’oublie jamais ses personnages jusqu’à sa dernière image d’une puissance phénoménale…
Bande annonce:
Interview :
Watz-up : Bonjour Jean-François. 6 ans après le très bon Blood Father, tu traverses de nouveau l’océan, comment es-tu arrivé sur Mayday ?
Jean-François Richet : Bonjour Michaël. Les producteurs et Gérard Butler m’ont proposé le scénario après avoir vu Mesrine et l’Empereur de Paris. J’ai proposé des changements, ils ont aimé, l’aventure était lancée…
Watz-up : Est-ce simple pour un réalisateur français de s’imposer à Hollywood ?
Jean-François Richet : Rien est simple, aucun film est facile, c’est un combat permanent. Si on me demandait conseil, je donnerai le suivant: Si vous êtes un jeune réalisateur et que vous voulez bosser à Hollywood, soyez sûr d’avoir la même vision que la star de votre film. Échangez, dialoguez, proposez, nous sommes tous là pour essayer de faire le meilleur film possible.
Watz-up : Mayday possède des scènes virtuoses. Le clou du spectacle est sans doute celle du crash, prenante, stressante, comment l’as-tu conçue ?
Jean-François Richet : La partie dans l’avion fait près de 20 minutes pour 12 minutes de crash. J’ai demandé aux producteurs de faire venir un gimbel, un système coûteux permettant de simuler un engin en mouvement. Les producteurs m’ont écouté, j’ai dû leur donner autre chose. J’ai également eu la chance d’être conseillé par deux pilotes, je voulais que la scène commence fort sans jamais faiblir.
Watz-up : Mayday aurait pu n’être qu’un film d’action ordinaire comme on en voit souvent mais certains choix : La violence, l’humanité du héros, la crédibilité subliment le métrage. Comment on atteint ce niveau visuellement avec un scénario à priori simple ? Je pense à la première confrontation de Brodie Torrance, joué par Gérard Butler.
Jean-François Richet : Il ne faut pas confondre simple et simpliste. Là nous allons d’un point A à Z. L’action pour l’action ne m’intéresse pas, elle m’ennuie, en revanche j’aime quand les personnages se révèlent dans l’action. J’essaie de ne pas mettre d’humour dans les scènes d’actions, je cherche à les rendre crédibles. La scène dont tu parles n’était pas prévue ainsi. Nous l’avons tourné le deuxième jour, j’ai fait cette proposition, Gerry m’a suivi. Peu de personnes savaient qu’on allait la tournée comme ça, quand ils ont vu les rushs, ils ont été ravis.
Watz-up : Quels sont tes projets ?
Jean-François Richet : Je suis sur énormément de projets, tous ne verront pas le jour. En ce moment je suis sur un film qui se passe en Allemagne en 1944 avec deux grands acteurs. Comme ils n’ont pas encore signé je n’en parlerai pas😜. Après ce film je serai sur un thriller français.
Watz-up : Merci Jean-François, c’était, comme d’habitude, passionnant…
Jean-François Richet : Merci Michaël, à bientôt…
Ton Très enthousiaste article m’as donné très très envie d’aller voir le film !
Ps : Très chouette interview. Un seul regret : Qu’elle ne soit pas plus longue 🙂