Réalisateur : Kaneto Shindo
Acteurs : Nobuko Otawa, Ozamu Takizawa, Niwa Saito
Genre : Drame
Année de production : 1952
Date de sortie en France : 03 mars 1954
Pays de production : Japon
Durée : 1h37
Classification : Tout public
Après « Histoire d’une épouse bien aimée » (1951) et « Nadare » (1952), Kaneto Shindo propose son troisième film : « Les enfants d’Hiroshima». Ce film dramatique se déroule en 1952 dans la ville tristement célèbre d’Hiroshima. Il s’agit d’un retour au source pour le personnage de Takako, une institutrice interprétée par l’actrice Nobuko Otawa…
Synopsis : 1952, six ans après la bombe, Takako, une jeune institutrice, revient en pélerinage dans les décombres d’Hiroshima sa ville natale.
Takako, ancienne institutrice à Hiroshima, décide de revenir voir sa ville 6 ans après que la Bombe atomique l’ait dévastée. La jeune femme attend beaucoup ce moment, mais s’inquiète de ce qu’elle peut y voir. « Voici Hiroshima. C’est là que sont mortes les premières victimes de la bombe A en 1945. La rivière y passe, paisible, tout comme ce jour là, ce jour fatal. Le ciel y déploie sa grande beauté, comme ce jour là, ce jour fatal ». C’est avec ces pensées que Mlle Ishikawa perçoit la terre de son vieux pays natal. Arrivé, elle découvre des ruines, la ruine de la maison de ses parents, la ruine des habitants, des enfants d’Hiroshima. Des flash back appuient les tristes pensées de la jeune femme, tandis qu’elle marche autour des débris et de la pauvreté. D’une manière quelque peu télescopée, elle rencontre Iwakichi, un ancien serviteur devenu mendiant et aveugle. Après avoir retrouvé une ancienne de ses collègues, Takako recherchera les 3 seuls enfants survivants de son école.
Avec ce film, Kaneto Shindo veut montrer toutes les conséquences négatives provoquées par la bombe sur les habitants d’Hiroshima. Les premières victimes d’abord, avec comme image les traces d’un homme qui était assis devant sa maison pulvérisée, dont il ne reste qu’une « ombre ». Mais aussi les rescapés, les orphelins, qui en subissent encore les séquelles : cécité, stérilité et autres handicaps physiques dus aux radiations. « La bombe a engendré tant de tragédies qui se propagent comme des ondes ». Le drame se développe jusqu’au départ de Takako, lorsque Ichikawa doit faire un choix : se séparer de Taro, son petit fils, pour le laisser vivre sa vie, ou s’accrocher à ses souvenirs.
Malgré cette accumulation de pessimisme, Kaneto Shindo a le bon goût, tout comme Akira Kurosawa a su le faire pour le film « Rashomon », de modérer le fatalisme de la cruauté humaine. « Les enfants d’Hiroshima » est un film personnel, profond, qui parle de souvenirs, des souvenirs qui ne doivent pas s’oublier. De plus, la réalisation est travaillé et parfois surprenante.
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