Artiste : Kavinsky
Genre : Electro
Label : Mercury Records
Date de sortie en France : 25 février 2013
Nombre de morceaux : 13
Après le carton de Drive en 2011, et son tube « Nightcall », Kavinsky, alias Vincent Belorgey, petit frenchie signé chez Ed Banger, nous livre son premier album… Confirmation d’un artiste talentueux ou simple buzz musical ? Éléments de réponse après quelques semaines d’écoute…
Ah, j’écris cette critique et je me rends compte que je ne vous ai pas présenté le personnage… Enfin, vous connaissez l’artiste, mais pas sa biographie (fictive hein, faut pas abuser…). Bon, on va faire simple : un mec fringué comme Marty Mc Fly tombe fou amoureux d’une nana, mais se fait malencontreusement renverser par une Ferrari Testarossa rouge au cours d’un rendez-vous avec sa promise… Seulement, Kavinsky ne meurt pas… enfin pas totalement… Il revient en zombie au volant de la Testarossa qui lui a ôté sa raison de vivre, qui bien sur est désormais incapable de savoir qu’il est encore de ce monde… (Ah, et non, je sais pas si c’est un zombie russe, ne me posez pas la question…) Bref, maintenant que vous connaissez le délire, on peut débuter cet article…
Première piste, première surprise : l’album s’ouvre sur ce qui passerait bien pour un vieux générique de dessin animé des années 80… En gros, ça vous explique (sans doute mieux que précédemment) l’histoire tragique de Kavinsky… Bref, une ambiance lourde et inquiétante qui annonce la tournure d’un album cinématographique… Deuxième piste, première écoute, je me dis que je pars dans un trip vraiment bizarre, ma tête se balance toute seule… Et je me rends compte que le délire n’est pas qu’un délire mais une sorte d’hommage, puisque le morceau est un sample de San Ku Kai, un vieux dessin animé nippon des années 80… Alors ouais, c’est peut être considéré comme du recyclage mais je reconnais que le morceau passe bien et appuie ce coté « cinématographique » que j’avais noté dans le morceau précédent… Je passe à l’écoute de ProtoVision, et j’avoue que le riff de guitare et les variations mélodiques ont du potentiel, même si les notes de sirène me donnent l’impression d’être en situation de stress… Quatrième piste, Odd Look, qu’on a pu entendre notamment à la télé dans un spot de BMW… Le beat passe bien, les variations mélodiques aussi et le piano fait le reste… Bref, pour un morceau neuf c’est pas mal… Rampage, gros clin d’oeil à Dragon Ball Z, l’hommage aux années 80 est de retour ! Le morceau stresse, on sent une atmosphère pesante… Alors oui, c’est encore un sample, mais vu que c’est un clin d’oeil, à une série qui a bercé l’enfance de beaucoup d’entre nous, je me dis que ça ne fait qu’appuyer ce coté « nostalgique » et si vous voulez mon avis, sample ou pas, le morceau reste cohérent avec la tournure de l’album… Je commence à me dire que pour nous sortir des samples qui mettent le ton , le zombie à un sacré talent…
Je jette un oeil sur la pochette et je me rends compte que je suis déjà en train de kiffer la moitié de l’album, et particulièrement Suburbia, sur lequel on note la présence de Havoc de Mobb Deep… On a donc droit un morceau axé hip-hop qui donne le sourire et fait positiver… Le mélange électro/hip-hop est osé mais Kavinsky s’en tire bien… Bref, je continue et je retrouve des morceaux plus pêchus comme Deadcruiser avec son intro aux sonorités 8-bit… Je commence à me dire que les années 80 ça devait être la meilleure décennie du monde… Le morceau donne la pêche et continue sur cette vague d’énergie positive. Déjà une dizaine de morceaux et toujours le même esprit « old-school »… Je sais pas pourquoi mais j’ai l’impression de remater le générique de K-2000 quand j’écoute Grand Canyon… (Rassurez moi je suis pas tout seul, si ? ) Roadgame avec ses notes de musique classique, invite au voyage, donne cette envie de liberté, d’accomplissement de soi… Ça tombe bien, il ne reste plus qu’un morceau, Endless, qui conclut les aventures de notre zombie comme elles avaient commencé en enfonçant le clou de la nostalgie façon vieux générique de jeu vidéo…
Avec cet album, Kavinsky réussit à prouver que la musique électronique peut tout à fait s’inclure dans un long-métrage. C’est un véritable road-trip électronique du début à la fin, réussissant à faire voyager les plus nostalgiques et se laissant apprécier par un public qui découvre en treize titres, que télévision et jeu vidéo ne sont pas si mauvais qu’on nous le laisse penser…