Réalisateur : Jon Amiel
Acteurs : Aaron Echart, Hilary Swank, Delroy Lindo, Tcheky Karyo
Genre : Science-Fiction
Année de production : 2001
Date de sortie en France : 16 avril 2003
Pays de production : Etats-Unis
Durée : 2h14
Classification : Tout public
Deux ans après Haute Voltige et son casting 5 étoiles, Jon Amiel a voulu s’essayer à un registre totalement différent : le film catastrophe. Doté d’un budget conséquent de 75 millions de dollars, Fusion a fait beaucoup de bruit lors de sa sortie. Las des astéroïdes et des petits hommes verts, Jon Amiel se veut le garant du renouveau du genre, mais à quel prix?
Synopsis : Pour des raisons inconnues, le noyau interne de la Terre a cessé de tourner sur lui-même. Le champ magnétique de la planète s’effondre, provoquant sous les latitudes les plus diverses une dramatique et spectaculaire série d’accidents.
L’aventure se passe souvent de la même manière : des évènements anormaux se produisent sur terre, on convoque les meilleurs, on part dans un truc impossible et on sauve l’humanité. Je viens de résumer en une phrase la majorité des films catastrophe d’aujourd’hui. Evidemment, Fusion ne déroge pas à la règle et s’enfonce dans ce qu’il y a de plus cliché et déjà-vu, mais en réussissant à faire encore moins bien. Malgré un pitch de base qui pourrait séduire, le film ne réussit jamais à se démarquer des autres en proposant un mélange assez ridicule. Un film catastrophe doit logiquement susciter l’émotion chez le spectateur grâce, entre autres, à des personnages attachants. Ici, on est très loin de l’empathie tant le réalisateur passe volontairement à côté de leurs psychologies. Du coup, tout devient très niais et mélodramatique à souhait sans rien faire ressentir. C’est sur cette base que les acteurs n’excellent pas et sortent une copie assez banale. Même l’excellente Hilary Swank reste assez terne.
Outre ce problème un peu dérangeant, tout semble tomber à pic dans ce long-métrage. Le spectateur n’a pas le temps d’essayer de comprendre comment tout est orchestré sur le plan scénaristique. Cette manie de tout vouloir apporter sur un plateau d’argent gâche véritablement l’enjeu majeur du film : la crédibilité.
Que serait un film de science-fiction sans une once de crédibilité ? Je vais vous donner la réponse, rien. C’est le gros défaut de Fusion qui débite le plus grand nombre d’erreurs et raccourcis scientifiques à la seconde. Ce qui est encore plus dommageable c’est que le film se vante d’avoir pris l’avis de scientifiques de la NASA pour avoir quelque chose de crédible. Au final c’est totalement raté. La crédibilité scénaristique est primordiale, mais la crédibilité visuelle l’est tout autant. Là encore, c’est loin d’être le cas : devant nos yeux ébahis s’enchaînent des effets spéciaux datant d’il y a 30 ans. Armageddon de Bay – loin d’être une référence je le conçois – apporte au moins une fraîcheur au niveau des effets spéciaux bien que le film soit plus ancien, cherchez l’erreur.
La force d’un film catastrophe et/ou de science-fiction passe par son aptitude à développer notre curiosité humaine un peu malsaine. Ici tout est loin d’être aussi évident… On retrouve donc un film, qui, au premier abord, suscite l’engouement grâce à un scénario complètement atypique mais qui au final déçoit complètement au travers de toutes ses inepties scientifiques et visuelles. Rien ne vaut le coup dans ce long-métrage aux allures de mauvaise série B.