Critique : Prisoners (réalisé par Denis Villeneuve avec Hugh Jackman)

Réalisateur : Denis Villeneuve
Acteurs : Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Viola Davis, Paul Dano
Genre : Thriller/policier/drame
Date de sortie française : 9 octobre 2013
Durée : 2h33
Classification : interdit aux -12 ans

Le réalisateur québecois Denis Villeneuve (Incendies, 2010) accouche du thriller Prisoners. Un film mettant en vedette Hugh Jackman dans le rôle d’un père en détresse et Jake Gyllenhaal dans le rôle d’un détective impuissant face au manque de preuves évident. Le film emprunte les codes d’un thriller policier tel «Le silence des agneaux» et d’un drame. Le film, malgré quelques défauts, m’a agréablement surpris. Surtout pour sa nature oppressante et la déchéance de Keller, tentant de retrouver ça fille par tout les moyens et de ce faire justice lui-même…

Synopsis: En banlieue de la ville de Boston, les familles Dover et Birch célèbrent la fête de thanksgiving. À la fin de la soirée, les fillettes des deux familles manquent à l’appel. Ils signalent leur disparition et le detective Loki (Jake Gyllenhaal) prend l’affaire en charge. Après quelques temps, le suspect #1 est intercepté par la police, mais malencontreusement, faute de preuves, il est relâché. Keller Dover (Hugh Jackman), n’hésiteras pas à le séquestrer et lui faire vivre les pires sévices. Jusqu’ où ce père de famille sera prêt à aller pour sauver sa famille?

Prisoners ne vous laissera pas indifférent. De par son ambiance oppressante, ses personnages crédibles, ses plans biens filmés. D’ailleurs, le suspect principal interprété par Paul Dano, un simple d’esprit qui sera torturé tout au long du film m’a procuré un sentiment «amour-haîne». D’un côté, il est suspect principal d’enlèvement et à un moment, étrangle son chien pour aucune raison évidente, ce qui semble faire de lui un homme assez violent. Mais d’un autre, il semble avoir une âme d’enfant, hanté et totalement déconnecté de la réalité. Personnellement, il est mon coup de coeur dans ce long métrage en matière de jeu d’acteur (pas beaucoup de répliques, mais bon, reste à voir ce que vous en pensez). De plus, le personnage de Hugh Jackman qui, cache ses activités illicites au restant de se famille, est plus émotif que jamais, une facette intéressante de son jeu d’acteur puisqu’on est habitué à le voir dans des films d’action à gros budgets. Les personnages sont crédibles, dotés d’une excellente analyse psychologique…

Le seul vrai bémol du film, c’est le déroulement de l’enquête. Si l’on commence d’une manière très angoissante qui colle très bien à la réalité, avec la torture d’Alex, vers le milieu du film, l’enquête devient un peu trop tirée par les cheveux. Le film aurait très bien pu continuer sur une histoire angoissante, réaliste et mystérieuse sans toutefois se transformer en enquête du siècle, cachant un immense complot. «Petit détail» me direz-vous ; certes, un petit détail, mais qui gâche un peu l’ambiance du film qui aurait gagné à suivre sa voie d’origine.

Finalement, Prisoners m’a agréablement surpris. Le scénario est digne d’un bon thriller malgré quelques petites imperfections. L’ambiance, elle, est un point fort du film, alimentée par les plans d’une lenteur excessive. Les personnages sont très bien joués. Bref, un excellent thriller qui vous fera sûrement penser au grandiose «Silence des agneaux». Ce long métrage ne marquera certainement pas l’Histoire, mais il reste un excellent film.

Bande-annonce du film « Prisoners »