Critique : Philomena

Réalisateur : Stephen Frears
Acteurs : Judi Dench, Steeve Coogan, Sophie Kennedy Clark, Anna Maxwell Martin
Date de sortie française : 8 janvier 2014
Durée : 1h 38
Nationalité : Britannique, Français, Américain
Genre : Drame

Ce film est inspiré de faits réels, qui ont été racontés dans le livre « Philomena: The True Story of a Mother and the Son She Had to Give Away  » écrit par Martin Sixmith. Le film adopte le point de vue de l’auteur ainsi que sa relation avec Philomena. Après la lecture du synopsis, on pourrait être rebuté. Mais finalement, le réalisateur nous emmène là où on ne s’y attend pas.

Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.
Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.

Des héros que tout oppose

Ce film repose sur deux personnages qui sont opposés en tous points. D’un côté, il y a Martin Sixmith, l’homme politique et journaliste de formation, devenu aigri et surtout athée. De l’autre, Philomena, une dame très (voire trop) gentille avec les gens, peu cultivée, et pieuse catholique. Ce duo est formidable car les deux protagonistes se complètent l’un l’autre. Ces deux héros se chamaillent durant tout le film et créent ainsi des situations comiques qui font rire de bon cœur.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, même si Martin a fait de grandes études et semble être cultivé ; ce dernier apprend beaucoup aux côtés de Philomena, qui lui est supérieure humainement parlant. Au final, même si le personnage de Martin est le héros de l’histoire, le personnage de Philomena lui vole la vedette. Il ne sert qu’à mettre en valeur la personnalité de cette dernière.

Une dramaturgie bien maîtrisée

La magnifique interprétation de Philomena par Judi Dench, rend le personnage attachant et surtout incroyablement fort. Quant à Steeve Coogan, il réussit à rendre attachant un personnage cynique et hautain.

Stephen Frears a su savamment doser les moments dramatiques et les scènes comiques, permettant ainsi de ne pas tomber dans une histoire tragique à 100%. Cependant, niveau scénaristique, il est possible de deviner la suite des événements et le dénouement du récit. Ce qui pousse à se demander jusqu’où ils se sont inspirés de ces événements passés.

C’est un film réussi car il est à la fois émouvant et plaisant à regarder malgré la gravité du sujet. Et c’est en grande partie grâce au jeu des acteurs ainsi qu’à cette petite dose d’humour qui a été insufflée au film.

Bande-Annonce du film Philomena