Réalisateur : Cédric Jimenez
Acteurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette
Genre : Drame
Date de sortie française : 03 Décembre 2014
Nationalité : France
Durée : 2h15
Les films de gangsters made in France ont quelques peu disparu ces dernières années. Avec son second film, Cédric Jimenez revient au cinéma de genre et offre avec La French un retour au source aussi inespéré qu’inspiré.
Synopsis : Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.
La French Connection
La French Connection, littéralement « filière française », est le nom donné au trafic d’héroïne en provenance de France vers les Etats-Unis au siècle dernier. Les différentes mafias (américain, italiennes, françaises) participèrent à ce trafic mondial qui connut son apogée dans les année 60. Le juge Michel a été un acteur incontestable de cette époque. Il engagea un combat contre Gaëtan Zampa, parrain intouchable du milieu. De cette histoire tragique, Cédric Jimenez et sa co-scénariste Audrey Diwan optent pour une histoire librement inspirée de ces faits réels et livrent le polar le plus excitant de l’année.
Le Heat Français
A l’instar de Heat de Michaël Mann, La French trouve sa force dans le face à face Dujardin/Lellouche. Outre la ressemblance physique avec le juge Michel et le mafioso Zampa, Jean Dujardin et Gilles Lellouche se fondent littéralement dans leurs personnages. Malgré la rareté des scènes communes, ils parviennent à magnifier leurs affrontements, aidés par une bande originale de toute beauté. L’aura des deux acteurs principaux n’efface pas celle des seconds rôles. Les personnages féminins, point important du film, offrent aux héros une psychologie intéressante.
Cédric Jimenez alterne avec brio scènes puissantes (exécutions, descentes de police) et scènes plus intimistes. La reconstitution des années 70 est de toute beauté et parvient à rendre Marseille, personnage à part entière, cinégénique à souhait. Flirtant constamment entre le cinéma de Melville et de Scorsese, Jimenez fait entrer sa French dans le cercle des meilleurs polars français.
Dépassant le cadre du thriller, Cédric Jimenez renoue avec un cinéma français qu’on pensait disparu. La French est une réussite, une tragédie, une grande fresque qui se vit.
Bande-annonce du film « La French »
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