Scénario: Issei EIFUKU
Dessin : Kojino
Genre : thriller
Éditeur : Ki-oon
Synopsis : Dans un Tokyo futuriste, les dernières découvertes scientifiques permettent de ramener les morts à la vie. Le hic ? Pour chaque personne qui revient, une autre doit être sacrifiée. Les autorités ont donc décidé de réserver cette avancée technologique au système judiciaire : désormais, on peut condamner les meurtriers à mort pour ressusciter leurs victimes. Mais les revenants, les Returners, comme on les appelle, sont souvent contaminés par un “bug”, une anomalie psychologique qui exacerbe les sentiments négatifs.
Jalousie, haine, colère, désir de vengeance font parfois d’eux des bombes à retardement plus dangereuses encore pour la société que les criminels envoyés à l’échafaud… Pour désamorcer ces situations potentiellement catastrophiques, le gouvernement utilise des fonctionnaires d’un genre nouveau, les Sorceristes, capables de plonger dans la conscience des malades et de déraciner le mal qui les ronge. Les agents Nagumo et Amagi sont de ceux-là. Et ils n’ignorent pas que le subconscient de leurs cibles peut aussi devenir un piège mortel…
Avec une forte campagne de pub, l’éditeur ki-oon a l’air de croire beaucoup en ce titre, dont le synopsis a l’air assez classique en apparence… mais qu’en est-il vraiment ?
Un background sympathique
Mais ne jugeons pas ce manga sur un simple synopsis. Evil Eater parle de morts qui reviennent à la vie mais avec une certaine originalité puisqu’il s’agit d’une sorte d’échange. En effet, pour qu’une personne puisse « revenir à la vie », il faut en sacrifier une autre. Cet « échange compensatoire de la vie » fait partie d’une loi qui a été votée dans le but de limiter l’utilisation de la sorcellerie pour ramener les morts à la vie. De plus, cette loi ne concerne que les personnes décédées d’une mort criminelle : la victime peut revenir suite à l’exécution du bourreau. Cependant ces « revenants » sont ressuscités en ayant un « bug », c’est-à-dire la matérialisation de leurs sentiments négatifs et qui peut s’il n’est pas traité devenir un véritable danger pour la société. Ainsi des sorceristes sont entrainés pour chasser ces « bugs » grâce à leurs pouvoirs surnaturels.
L’auteur ne se contente pas de nous parler de revenants comme dans beaucoup d’histoires mais il intègre ce concept dans un monde qui pourrait être le nôtre avec des lois qui régissent cette pratique. Au travers de ce fonctionnement, l’auteur nous parle de déontologie, les sacrifiés sont les criminels et seules les victimes de crimes peuvent être ramenées à la vie. Ainsi un des gros points forts de ce premier tome est son background. A noter qu’en fin de manga, vous aurez droit à 3 pages de texte explicatifs sur l’historique de la loi d’échange compensatoire de la vie. On pourra ainsi savoir quel rôle la magie a joué dans ce monde imaginaire mais assez similaire au notre.
Une Histoire répétitive
Dans ce premier tome, Evil Eater nous propose plusieurs petites histoires et a pour objectif de nous présenter les différents antagonistes qui auront un rôle à jouer plus tard, notamment les deux personnages principaux. Ce sont les agents Nagumo et Amagi. Le 1er cité est un sorceristes qui ne livre jamais ses sentiments et qui derrière une apparence froide cache un homme dévoué à son métier. Pas très original, sa partenaire Nagumo quant à elle est une nouvelle sorceriste. Son arrivée nous permettra de comprendre le monde et les règles qui le régisse.
Le pouvoir d’Amagi est l’occasion pour le dessinateur de nous montrer ses talents. C’est plutôt joli mais hélas très confus pendant les scènes de combat, il n’est pas rare de se demander comment le combat s’est terminée. Le reste des dessins est bon sans être excellent ni mauvais.
Heureusement le titre se concentre plus sur les enquêtes que sur les combats. Ceux qui cherchaient de l’action vont donc être déçus car l’intérêt de ce titre est ailleurs. Ainsi, la part belle est faite aux sentiments des personnages et à leur vécu.
Au fur et à mesure qu’on avance dans le manga et qu’on assiste aux différentes missions qui ont été confiées aux agents Nagumo et Amagi et on commence à ressentir une certaine lassitude, les affaires s’enchaînent, un returners est ramené à la vie, Nagumo plonge dans son esprit et trouve le bug, il le fait ensuite apparaître pour que Nagumo puisse le combattre puis le vaincre. Cependant la fin du tome nous ouvre d’autres perspectives, et un fil conducteur commence à apparaître. Car il faut bien avoir en tête une chose qui a son importance : Evil Eater ne possède que 3 tomes et ce format pourrait bien jouer en sa faveur. On peut même aller plus loin : le final de ce tome sauve carrément la mise et donne envie de poursuivre cette courte série.
Au premier abord, Evil Eater ne fait pas dans l’originalité avec son histoire de revenants mais arrive à tirer son épingle du jeu grâce à une approche intéressante. Malgré des scènes d’action confuses, le trait de KOJINO reste très agréable avec un design des personnages bien léché. De plus, la fin du manga nous sort de la répétitivité des missions et laisse présager une suite sombre et intéressante qui sauve littéralement ce premier tome.
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