Critique : Le conte de la princesse Kaguya

Réalisateur : Isao Takahata
Acteurs : Aki Asakura, Kengo Kora, Takeo Chii
Genre : Animation, Drame, Fantastique
Nationalité : Japonais
Date de sortie : le 25 juin 2014
Durée : 2h17

« Le conte de la princesse Kaguya » produit par le studio Ghibli (fondé par Misao Miyazaki et Isao Takahata), est le second film d’Isao Takahata. Ce film d’animation est l’adaptation d’un ancien conte chinois intitulé « Le coupeur de bambous ». Ce film a été salué par la presse et a reçu le prix du meilleur film et du meilleur réalisateur lors du festival Blue Ribbon. Il a également fait l’ouverture du Festival d’animation d’Annecy.

Adapté d’un conte populaire japonais « Le couper de bambou », un des textes fondateurs de la littérature japonaise, Kaguya, « la princesse lumineuse », est découverte dans la tige d’un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Isao Takahata a pris le parti de rappeler que ce film est avant tout tiré d’un conte. C’est pourquoi une voix off ouvre le film à la manière d’une personne qui raconte un conte à des enfants. Les plans et les scènes rappellent les illustrations que l’on trouve dans les livres de contes. Les personnages sont attachants, naïfs et drôles à la fois. Certaines scènes prêtent à sourire. D’autres quant à elles, sont un peu émouvantes, mais ne touchent pas plus que ça. Et dès le départ, on devine le déroulement de l’histoire. Il n’y a pratiquement aucune surprise, si ce n’est pour le dénouement final.
Le film est un peu critique par rapport à la société. En effet, à travers ce conte, le film essaie de véhiculer un message important incitant les enfants à vivre selon leurs souhaits et de ne pas se plier au destin que leurs parents leur ont fixé. Et que quoi qu’il arrive, la vie vaut la peine d’être vécue.

Le dessin est simple contrairement aux autres films d’animation produits par le studio Ghibli qui sont beaucoup plus travaillés dans le détail. Cependant, il y a une véritable recherche artistique. Des aquarelles et des crayons gras et/ou secs semblent être les outils qui ont servi au rendu des dessins, ce qui immerge totalement dans l’univers du conte. Le trait des dessins rend alors ce film d’animation plus poétique que ce soit au niveau visuel que narratif. Le travail artistique a été très travaillé sur des séquences importantes du film afin d’accentuer l’émotion, témoignant d’un grand savoir-faire de la part du réalisateur.

Ce film d’animation est l’un des films les plus longs produits par le studio Ghibli. Cependant, des scènes auraient mérité d’être raccourcies. En effet, même si le réalisateur a voulu mettre l’accent sur les changements physiques et psychiques de Kaguya, ces scènes n’en restent pas moins trop longues. Quant à la musique, la même chanson revient tout au long du film créant des répétitions qui en deviennent lassantes, voir ennuyantes.

« Le conte de la princesse Kaguya » est avant tout un film d’animation qui s’adresse aux enfants et qui les émerveillera sûrement. Je conseille ce film à ceux qui veulent partager un moment en famille.