Réalisateur : David Cronenberg
Acteurs : Robert Pattinson, Juliette Binoche, Sarah Gadon, Paul Giamatti, Mathieu Amalric.
Genre : Drame
Année de production : 2012
Date de sortie en France : 25 mai 2012
Pays de production : France, Canada
Durée : 1h48
Classification : Tout public
A peine sorti en salles, le dernier film de David Cronenberg divise déjà l’opinion. Adulé ou détesté, Cosmopolis marque néanmoins les esprits avec un Robert Pattinson en multimilliardaire froid et distant plongé dans un New-York au bord de l’apocalypse. En compétition à Cannes, le nouveau film du réalisateur Canadien réserve donc son lot de surprises…
Synopsis: Dans un New York en ébullition, l’ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.
Partez d’une bande-annonce très alléchante et ressortez de la salle de Cinéma avec le sentiment d’être complètement passé à côté du film. C’est l’étrange sensation qu’ont vécue beaucoup de spectateurs lors de la sortie du dernier film de David Cronenberg. En effet, il faut dire que son dernier long-métrage laisse un goût amer dans la bouche. Le réalisateur Canadien devait, après un Dangerous Method très décevant, repartir du bon pied en remettant la barre plus haut comme ses précédentes réalisations qui avaient le mérite, elles, de véritablement envoûter le spectateur. Cronenberg arrive toutefois à envoûter le public, mais à quel prix ?
Cosmopolis est assez difficile à saisir à cause principalement de la complexité des longs dialogues faussement philosophiques qui englobent l’atmosphère du film. Critiquer le système capitaliste du point de vu d’un milliardaire est une chose, en faire des dialogues abscons en est une autre. Néanmoins, ce sentiment tranche littéralement avec une mise en scène époustouflante. Le sentiment d’être pris à l’intérieur de la destruction d’un monde, d’un système apocalyptique est absolument superbe. Limite malsaine mais jubilatoire, cette descente aux enfers s’accorde parfaitement avec le message voulu par le réalisateur. On retiendra les scènes dans la limousine où Robert 2.0 (définitivement excellent) contemple son empire en ruine d’une manière totalement détaché et inquiétante. Ce semi huis-clos, justement, fait véritablement office de force conductrice du film: la tension est immense et le spectateur devient alors inévitablement mal à l’aise devant ce confinement assez irréaliste..
La claque laissée par la bande-annonce n’aura finalement pas lieu d’être. Bourré d’incertitudes, ce nouveau Cronenberg peine à afficher un visage clair à cause de ses dialogues longs et énigmatiques mais n’en reste pas moins un film intéressant où la mise en scène, à elle seule, vaut le coup d’œil.