Réalisateur : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
Acteurs : Charles Berling, Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Judith El Zein et Guillaume De Tonquédec
Genre : Comédie
Année de production : 2011
Date de sortie en France : 25 avril 2012
Pays de production : France
Durée : 1h49
Classification : Tout public
Véritable succès au théâtre en 2010, Le Prénom débarque sur les écrans français pour un premier film signé par le duo La Patellière/Delaporte. Est-ce que les nouveaux venus du cinéma arriveront à faire rire le spectateur tout en sachant qu’adapter une pièce de théâtre au cinéma est toujours un exercice difficile ?
Synopsis : Vincent (Patrick Bruel), la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth (Valérie Benguigui) et Pierre (Charles Berling), sa soeur et son beau-frère, il y retrouve Claude (Guillaume de Tonquédec), un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna (Judith El Zein), sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale… Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse plonge la famille dans le chaos.
Véritable huis-clos comparable dans la forme à la célèbre pièce « Art » écrite en 1994 par Yasmina Reza et adaptée récemment au cinéma par Roman Polanski sous le titre Carnage, Le Prénom, premier film du duo Alexandre de La Patellière/Matthieu Delaporte, s’inscrit lui aussi dans une volonté d’adaptation cinématographique avec de surcroit les mêmes comédiens que dans la pièce de théâtre.
Le seul intérêt du film, d’après la bande-annonce, est de vous faire mourir d’impatience et de vous faire courir dans les salles afin de savoir quel prénom si contesté peut bien créer un tel désastre chez des amis de longue date. Je ne vous donnerai pas la réponse, mais rien d’extraordinaire ni de désastreux de ce côté-là. Une question importante se pose maintenant : une fois le suspense incommensurable de la révélation passé, c’est-à-dire au bout de 40 minutes, que reste-t-il pour faire tenir le spectateur ? C’est là le gros problème du film.
Avec néanmoins une première partie sympathique, le film, à partir de ce moment-là, est fabriqué de manière à garder le spectateur éveillé en enchaînant les gags et les sujets d’engueulades plus forcés les uns que les autres. Le manque de naturel devient cruel et se fait sentir rapidement avec, en prime, des acteurs qui se complaisent de leurs rôles de dégénérés en voulant crier plus fort que l’autre et en se lançant la balle aux uns et aux autres sans interruption. Alors oui, le concept d’un diner entre amis qui généralement dérive avec une grande frénésie sur les idéologies politiques ou sur les sujets dangereux est normal mais c’est le jeu volontairement appuyé qui met mal à l’aise le spectateur. L’épuisement des idées devient flagrant et le film dérive dangereusement dans une comédie sans intérêt alors que le sujet aurait pu, dans un format bien plus court, être intéressant.
Personne n’est Roman Polanski et sûrement pas notre nouveau duo, qui, dans une adaptation assez chaotique, s’enfonce dans un film totalement convenu où le seul intérêt réside dans la première partie du film jusqu’à la fameuse révélation du prénom. Prénom que nous aurons déjà oublié la semaine prochaine avec les prochaines sorties cinéma…
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