Critique : Hacker (réalisé par Michael Mann)

Réalisateur : Michael Mann
Acteurs : Chris Hemsworth, Tang Wei, Viola Davis
Genre : Thriller, Action
Date de sortie française : 18 mars 2015
Nationalité : USA
Durée : 2h13

Après six ans d’absence le grand réalisateur Michaël Mann est de retour avec Hacker, un techno-thriller classe et prenant ancré dans la réalité.

Synopsis : À Hong Kong, la centrale nucléaire de Chai Wan a été hackée. Un logiciel malveillant, sous la forme d’un outil d’administration à distance ou RAT (Remote Access Tool), a ouvert la porte à un autre malware plus puissant qui a détruit le système de refroidissement de la centrale, provoquant la fissure d’un caisson de confinement et la fusion de son coeur. Aucune tentative d’extorsion de fonds ou de revendication politique n’a été faite. Ce qui a motivé cet acte criminel reste un mystère.

Un groupe de hauts gradés de l’APL (Armée populaire de libération chinoise) charge le capitaine Dawai Chen, spécialiste de la défense contre les cyberattaques, de retrouver et de neutraliser l’auteur de ce crime. À Chicago, le Mercantile Trade Exchange (CME) est hacké, provoquant l’inflation soudaine des prix du soja. Carol Barrett, une agente chevronnée du FBI, encourage ses supérieurs à associer leurs efforts à ceux de la Chine. Mais le capitaine Chen est loin de l’idée qu’elle s’en était faite. Formé au MIT, avec une parfaite maîtrise de l’anglais, l’officier chinois insiste pour que ses homologues américains libèrent sur le champ un célèbre hacker détenu en prison : Nicholas Hathaway.

Le style Michaël Mann

Michaël Mann est un auteur/réalisateur au style particulier. Il tourne peu mais une grande majorité de sa filmographie est ponctuée de chefs d’œuvre. Formaliste et esthète, amoureux des ambiances contemplatives et aériennes, il magnifie ses films en filmant en numérique et en utilisant de nombreux filtres. Il met souvent en scène des héros vampirisés par leur travail, à l’image de son chef d’oeuvre intemporel: Heat, ou la rencontre des deux monstres sacrés du septième art, De Niro et Pacino.

Pour son onzième film cinématographique, Mann choisit une nouvelle « guerre », celle de la cybercriminalité. Auteur pointilleux, le cinéaste connaît son sujet. Connu pour préparer ses films avec minutie, Mann a fréquenté de véritables hackers pour son nouveau film.

A l’instar du magnifique Collatéral et du bon Public Enemies, Michaël Mann shoot son nouveau film avec une caméra numérique qui sied définitivement bien à son style.

Une série B luxueuse

Mettons cartes sur table. Hacker n’est pas un énième chef d’oeuvre du réalisateur de Révélations. Hacker n’est pas non plus un mauvais film, c’est une série b luxueuse qui permet à Mann de traiter un sujet passionnant. Dans le rôle d’un redoutable gentil hacker, Chris Hemsworth offre une belle prestation nous faisant oublier Thor. Tourné entre Los Angeles, Hong Kong, Kuala Lumpur et Jakarta, Hacker s’offre également un casting international en recrutant deux très bons acteurs chinois: Tang Wei et Leehom Wang. Doté d’une excellente mise en scène, d’une excellente bande originale faisant corps avec les images, Hacker laisse de côté son sujet pourtant intéressant. On aurait aimé que la cybercriminalité soit expliquée à plus grande échelle.

Hacker n’est pas le meilleur film de son auteur mais reste un bon film. Une traque numérique où la mise en scène de Michaël Mann transcende chaque image.

Bande-annonce du film « Hacker »