Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro
Genre : Peplum
Date de sortie française : 24 Décembre 2014
Nationalité : USA, Espagne, Royaume-Unis
Durée : 2h31
Après Noé, Hollywood s’empare d’une nouvelle figure biblique en la personne de Moïse. Derrière la caméra, nous retrouvons l’homme qui a ressuscité le péplum, Monsieur Ridley Scott. A t-il suivi les Dix Commandements ?
Synopsis: L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire. Ridley Scott nous offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.
Le Prince d’Hollywood
Moïse est sans aucun doute Le représentant biblique le plus connu de l’Ancien Testament. Un bébé sauvé des eaux qui deviendra Prince d’Egypte, puis sauveur de tout un peuple. L’ histoire de cet élu a été contée en film, série, téléfilm et même dessin animée. Les deux oeuvres les plus connus et reconnus sont: Les Dix Commandements de Cécil B. DeMille qui livra un chef d’oeuvre intemporel et Le Prince d’Egypte, joyau de l’animation signé des studios Dreamworks.
Alors pourquoi en faire une énième adaptation ? Premièrement: Hollywood c’est comme la mode, un éternel recommencement. Deuxièmement, les effets spéciaux actuels permettent de « créer » les dix plaies d’Egypte comme jamais auparavant, et troisièmement, à l’heure de la 3D, l’immersion peut être totale.
Batman Sauvé des eaux
Confié au grand Ridley Scott, Exodus, sous titré Gods And Kings pour une question de droits d’auteur, peut se targuer d’ être l’un des films les plus attendus de l’année. Dans le rôle du sauveur Christian « Batman » Bale fait un sans faute. L’acteur réussit à se fondre dans le rôle entre fureur, interrogation et bravoure. Pour lui donner la réplique dans le rôle de Pharaon, Scott a porté son choix sur Joel Edgerton. L’acteur de Warrior à le physique de l’emploi mais n’arrive pas à être à la mesure du charisme qu’engendre un tel rôle. Leur duo ne parvient pas à faire oublier Charlton Heston et Yul Brynner dans l’adaptation de B.DeMille. Quant aux seconds rôles, ils sont quelques peu sacrifiés. Sigourney Weaver, John Turturro ou encore Aaron Paul sont transparents, seul Ben Kingsley parvient à se démarquer.
Gladiator en Egypte
S’éloignant du film de 1956, le scénariste Steven Zaillan opte pour une version plus « guerrière ». Moïse laisse tomber le bâton pour une épée, les dix plaies passent au second plan, et la partie prophétique essaie d’être ancrée dans une certaine réalité, pas sur que les connaisseurs (mêmes amateurs) de la bible apprécieront. Ancrant son récit dans un agnosticisme étonnant, Ridley Scott rate son histoire. L’émotion, la compassion, la magie sont aux abonnés absents, au même titre que la bande originale, un comble pour un péplum.
Fort d’un budget de 140 millions de dollars, Exodus: Gods And Kings offre des scènes d’une grande ampleur. Les effets spéciaux d’aujourd’hui permettent à l’Egypte d’être modélisée à la hauteur de ses décors, aux dix plaies d’être parfaitement retranscrites (même si la 3D ne sert à rien), et à la traversée de la Mer Rouge d’offrir un énorme tsunami. Exodus oscille entre le film de guerre (la première scène guerrière donne le ton) et le déluge (sans mauvais jeu de mot) d’effets spéciaux dernier cri. Malheureusement ces deux bons points ne peuvent pas en faire un grand film. Exodus restera une oeuvre mineure dans la filmographie de son réalisateur et un espoir perdu de revoir un grand film « d’époque » comme seul l’âge d’or d’Hollywood pouvait en produire.
Exodus: Gods And Kings n’est pas un mauvais film mais un péplum ayant des difficultés à se trouver. La retraite n’est pas près d’arriver pour Les Dix Commandements. 60 ans après, le film de Cecil B.DeMille restera la référence biblique cinématographique.
Bande-annonce du film « Exodus : Gods and Kings »
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