Critique – Sin City : j’ai tué pour elle (de Frank Miller et Robert Rodriguez)

Réalisateur : Frank Miller, Robert Rodriguez
Acteurs : Mickey Rourke, Joseph Gordon-Levitt, Eva Green…
Genre : Action, Thriller, Drame
Date de sortie française : 17 septembre 2014
Nationalité : Américain
Durée : 1h42

Neuf années séparent ce film de son aîné, sorti le 1er juin 2005 : autant dire que je ne me rappelais plus vraiment de l’univers et des personnages. Néanmoins, j’avais hâte de replonger dans ces mésaventures qui n’étaient pas techniquement réalisables jusqu’à aujourd’hui, selon les réalisateurs ! Qu’en est-il finalement ?

Synopsis : Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices. Marv (Mickey Rourke) se demande comment il a fait pour échouer au milieu d’un tas de cadavres. Johnny (Joseph Gordon-Levitt), jeune joueur sûr de lui, débarque à Sin City et ose affronter la plus redoutable crapule de la ville, le sénateur Roark (Powers Boothe). Dwight McCarthy (Josh Brolin) vit son ultime face-à-face avec Ava Lord (Eva Green), la femme de ses rêves, mais aussi de ses cauchemars. De son côté, Nancy Callahan (Jessica Alba) est dévastée par le suicide de John Hartigan (Bruce Willis) qui, par son geste, a cherché à la protéger. Enragée et brisée par le chagrin, elle n’aspire plus qu’à assouvir sa soif de vengeance. Tous vont se retrouver au célèbre Kadie’s Club Pecos de Sin City…

UNE NARRATION CLASSIQUE MAIS CAPTIVANTE !

Le scénario est divisé en trois récits majeurs : la vengeance de Nancy Callahan, l’arrivée en ville d’un nouveau caïd nommé Johnny et la trahison d’Ava Lord envers Dwight McCarthy. Chacune de ces histoires respecte bien l’ambiance du précédent film et du comics d’origine. Les réalisateurs ont retransmis à l’écran cette impression sombre et ténébreuse, digne des plus grand polars ! Mais comme ce genre cinématographique a été représenté à l’extrême, l’on retrouve de nombreux clichés notamment par rapport aux personnages. Certaines personnes pourraient me rétorquer que Frank Miller (auteur du comics et réalisateur du film) joue justement sur ces personnalités clichées du cinéma. Cela avait justement, en 2005, créé un renouveau du genre car le Polar était peu représenté à l’époque, mais depuis les spectateurs en ont vu beaucoup des cités corrompus avec des personnages ténébreux : du coup, ce qui était un point fort de Sin City premier du nom, l’est un peu moins dans sa suite. Cependant, l’histoire bien que classique, reste captivante et cela s’explique en parti par ses effets spéciaux.

DES EFFETS SPÉCIAUX MOINS RÉVOLUTIONNAIRES, MAIS TOUJOURS AUSSI SAISISSANTS !

 Afin de comprendre ce sous-titre, il est nécessaire de rappeler qu’en 2005, il était rare de voir un film complètement tourné sur fonds vert avec des décors réalisés en post-production. Cette technique a permis aux réalisateurs de s’exprimer librement et ainsi de retranscrire de manière exacte l’ambiance visuelle du comics. Ces effets spéciaux donnaient alors une forte identité au film, qui en a marqué plus d’uns à l’époque ! Presque une décennie sépare le premier volet de sa suite et il est évident que la technologie a grandement évolué entre-temps : cette ambiance de noir et blanc, parsemée de couleurs chaudes est-elle toujours révolutionnaire ? Cette fois-ci elle ne marque pas une évolution technique, mais reste néanmoins saisissante ! Ce visuel correspond vraiment au ton noir et cynique du film. Le seul élément qui a su me surprendre est l’effet 3D qui apporte un petit plus appréciable (alors que d’ordinaire, je ne le perçois pas).

DES ACTEURS CONVAINCANTS, MAIS PAS TOUJOURS UTILES À L’HISTOIRE…

Je souhaite ici saluer la prestation des acteurs qui sans être grandiose, est immersive et convaincante au regard des conditions de tournage (le fait de jouer un personnage uniquement sur fonds vert m’a toujours fasciné). Eva Green et Joseph Gordon-Levitt ont particulièrement pris plaisir à rentrer dans cet univers et cela se voit à l’écran ! L’un interprète un joueur malin et arrogant qui compte se faire une réputation auprès des gangsters de la ville, tandis que l’autre joue le rôle d’une femme fatale, dans la plus pure tradition des film noirs. Le spectateur ressent l’implication de ces deux acteurs complètement investis dans leur interprétation. Malheureusement, lorsqu’une pléiade d’acteurs est présent au générique, il y en a forcément qui ne sont là que pour un caméo devant la caméra : par exemple, Bruce Willis (qui n’est là que pour récupérer son chèque à la fin de la journée) n’apparait qu’une dizaine de seconde à l’écran ! Ce casting ressemble en fait à une sorte de best-of de tous les personnages du comics, qui ne sont présents que pour faire plaisir aux fans, sans pour autant être utiles à l’histoire !

En définitive, je dirais que ce film aurait bien plus marqué les esprits s’il était sorti peu de temps après le premier volet ! Néanmoins, même s’il n’apporte pas beaucoup de nouveautés, il reste agréable à voir et permettra au spectateur (qui accepte cet univers) de passer un agréable moment !