Réalisateur : Darren Aronofsky
Acteurs : Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson
Genre : Aventure
Date de sortie française : 9 avril 2014
Nationalité : USA
Durée : 2h18
Après avoir produit il y a 60 ans le chef d’oeuvre de Cecil B. Demille, Les Dix Commandements, la Paramount replonge dans les récits bibliques et offre à Darren Aronofsky son plus grand défi, mettre en image l’histoire de Noé.
Le projet d’Aronofsky
Obsédé par le personnage de Noé depuis son adolescence, Darren Aronofsky a dû attendre sept années avant de voir son rêve couché sur pellicule. En 2007, le réalisateur du magnifique The Wrestler évoque son désir de réaliser cette fresque biblique dans une interview au Guardian. Son fidèle collaborateur Ari Handel l’aidera dans l’écriture du script. N’arrivant pas à trouver le financement nécessaire, Aronofsky et Handel s’associèrent avec le dessinateur canadien Niko Henrichon pour faire de Noé un roman graphique.
Lors de la postproduction de Black Swan, le célèbre producteur Arnon Milchan (Il était une fois en Amérique) contacta Aronofsky est lui proposa de faire « un truc de dingue », c’est ainsi que la préproduction de Noé débuta.
Blockbuster intimiste
Darren Aronofsky est un metteur en scène à part dans le paysage hollywoodien. Un réalisateur capable de sortir de magnifiques films pour de petits budgets, s’éloignant ainsi de toutes contraintes liées à un grand studio. Le réalisateur le sait, pour mettre en scène sa vision de Noé, il doit composer avec le plus gros budget de sa carrière, 130 millions de dollars. Un pari risqué où le droit à l’erreur n’est pas permis.
Loin des expériences visuelles qui ont fait sa renommée, il dût sans doute se modérer pour obéir au poids d’un tel budget, Aronofsky réussit à distiller quelques fulgurances métaphysiques qui satisferont ses fans, sans perdre les non initiés. L’arche, élément important de l’intrigue, est magnifiquement représentée, à la fois dantesque et crédible, elle est réussie.
Noé ne serait pas Noé sans son déluge, là encore le réalisateur de The Fountain collabore avec les meilleurs artisans d’ILM, le déluge impressionne de maîtrise. Les animaux sont également convaincants même si peu présents.
Conteur hors pair, Aronofsky réussit à rendre crédible certains « personnages » (dont nous tairons l’utilité et l’apparence) complètements irréels qui auraient pu, aux premiers abords, être une faute artistique. Loin d’être un adepte de la facilité, il refuse de tourner sur fond vert et offre à son film de splendides décors naturels Islandais magnifiés par Matthew Libatique, son directeur photo depuis ses débuts.
Un casting d’Oscars
Le choix de l’acteur principal est primordial. Qui d’autre que l’oscarisé Russell Crowe aurait pu interpréter ce personnage emblématique ? Personne, tant l’acteur de Gladiator est charismatique. Dans ses doutes, sa colère ou sa bonté Crowe est remarquable. Pour lui donner la réplique dans le rôle de Naameh, femme de Noé, il fallait une grande actrice, c’est chose faite avec la magnifique Jennifer Connelly. L’actrice oscarisée pour Un Homme d’Exception, déjà avec Russell Crowe, est magnétique. On regrettera que le rôle du grand Anthony Hopkins n’ait pas plus d’ampleur, on aurait aimé que le personnage de Mathusalem soit plus développé.
Les enfants de Noé tiennent une place importante dans l’intrigue, la jeune génération Emma Watson et Douglas Booth livrent des prestations sans éclats, quand Logan Lerman, vu dans Percy Jackson, étonne et surprend. Plein de retenue et de colère, le jeune comédien tient le rôle de la maturité.
Noé est un film à part, un film d’auteur teinté de blockbuster. L’oeuvre ne laissera sans doute pas indiffèrent mais assoira Darren Aronofsky comme un des réalisateurs les plus doués de sa génération.
Bande-Annonce du film « Noé »
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