- Graphismes
- Jouabilité
- Bande-son
- Durée de vie
- Scénario
Développeur : Galactic Café
Support : PC, MAC
Type : Novation
Date de sortie française : 17 octobre 2013
Classification : tout public
Prix : 11,99 €
Après quelques temps de réflexion, Antoine décida de s’attaquer à The Stanley Parable. Mais était-ce réellement sa volonté ? (attention, en tant que narrateur du rédacteur, je déconseille la lecture de ce test à ceux qui n’ont pas fait le jeu).
Ceci est l’histoire d’un homme nommé Antoine. Il passait ses journées devant son écran d’ordinateur à marteler les touches de son clavier, tantôt pour rédiger des critiques révélatrices de sa cinéphilie, tantôt pour s’adonner à son autre passion, les jeux vidéos. Antoine regrettait juste que ce noble médium ne soit pas encore considérer comme un art auprès du grand public, faute d’une incompréhension de certains et d’un aspect encore trop mercantile. Il scrutait ainsi la scène indépendante, plus libérée et offrant parfois une sublime réflexion sur la possibilité d’interaction d’un public avec une œuvre. C’est alors que la plateforme Steam lui proposa un jour le titre The Stanley Parable. Le jeu l’intrigua et il partit sur le net à la recherche de quelques informations. « Il a l’air novateur celui-là » se dit-il avant de le rajouter rapidement à sa ludothèque. Le gameplay était celui d’un jeu à la première personne classique, Antoine se trouvait en terrain connu. Néanmoins, dès l’introduction, il sentit que quelque chose clochait. Ce pauvre Stanley, ce petit employé de bureau obéissant, cet avatar impersonnel n’était-il qu’un reflet de sa condition de gamer ?
Room 427 (jolie référence !)
En attente d’ordres qui ne viennent pas, Stanley décide de sortir de son bureau à la recherche d’explications. Accompagné d’un narrateur envahissant qui rappela à Antoine GlaDOS, il commence à errer à travers les couloirs vides. C’est alors qu’il se retrouve face à deux portes, la voix omnisciente lui indiquant de prendre celle de gauche. Antoine se demanda s’il pouvait lui désobéir, car après tout, le but d’un gamer n’est-il pas d’essayer de trouver les limites d’un titre, ses possibles failles et tous les secrets que les développeurs y ont cachés ? Son esprit de contradiction l’incita donc à prendre l’autre porte. Les choix se proposaient au fur et à mesure, et Antoine ne pouvait alors s’empêcher de se poser la question : « Mais qu’arrive-t-il si j’opte pour cette solution plutôt que pour celle-là ? ». Il remarqua plusieurs fins, ponctuées des sarcasmes du narrateur et qui le ramenaient perpétuellement au point de départ pour en tenter de nouvelles. Au fil du jeu, Antoine comprit son paradoxe : « L’évasion de Stanley est en réalité programmée par les développeurs, il est donc impossible de contrecarrer leurs plans ». The Stanley Parable devint dès lors à ses yeux une belle critique de la société de contrôle et de l’ultra-surveillance, renforcée par l’épure et le réalisme froid du moteur Source.
Aussi fort que Telltale Games (mouais… t’es sûr ?)
L’intelligence d’écriture du titre permit également à Antoine de savourer par le rire l’aspect parodique du titre. « Rarement des développeurs ne s’étaient autorisés à briser le quatrième mur » s’exclama-t-il. Entre les easter eggs savoureux, les faux clichés de narration et les succès débiles, The Stanley Parable s’amuse de son public avec un humour efficace. Antoine se dit qu’il ne fallait peut-être pas plus dévoiler les possibilités du jeu pour ne pas gâcher le plaisir aux futurs testeurs, quitte à réfréner son enthousiasme. Son avarice habituelle lui rappela alors que le titre était tout de même un peu cher pour le peu d’heures de jeu qu’il proposait. « Mais quelles heures de jeu » se dit Antoine, celles qui lui avaient fait prendre conscience de la fausse liberté accordée dans le domaine vidéoludique et celles de l’importance de ses choix dans des histoires qui ne sont pas les siennes. The Stanley Parable devient ainsi une expérience sociologique, où l’on se rend compte que les développeurs ont pensé à la moindre des actions des joueurs. Un peu comme si chacun possédait son narrateur, capable de manipuler jusque dans les simples mots d’une critique…
The Stanley Parable est sans nul doute le titre à tester absolument cette année. Novateur, intelligent et drôle, le jeu du tout jeune studio Galactic Café remet en question les codes de son médium au travers d’une narration aux multiples tiroirs souvent absurdes. En bref, une expérience exceptionnelle. Je pense qu’Antoine partage l’avis de cette conclusion.
Bande-annonce de The Stanley Parable
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